Pourquoi la créativité est le meilleur outil pour relever les défis

Ces « temps sans précédent » s’accompagnent d’émotions sans précédent. Au cours de la première année de la pandémie de Covid-19, la prévalence de l’anxiété et de la dépression a augmenté de 25%, et beaucoup ressentent le resserrement de l’augmentation du coût de la vie, des troubles politiques et des informations en continu. Nous ressentons tous si profondément en ce moment de l’histoire, et cela affecte sans aucun doute notre santé mentale.

Que pouvons-nous faire, dans des moments comme ceux-ci, pour subvenir à nos besoins et à ceux de nos communautés ? Je crois que la réponse est l’art. Avoir un exutoire n’est pas le remède à ce que nous vivons, mais cela peut être le médicament. L’art peut nous aider à traiter nos émotions et à partager nos expériences intérieures avec les autres. C’est une façon de passer à travers.

Mais faut-il être une « personne créative » pour utiliser l’art comme exutoire ? Absolument pas. Tout le monde est créatif à leur manière. Chacun est un artiste à part entière. Vous pouvez être appelé à la musique, à la peinture, à l’écriture – tout cela et bien d’autres sont des expressions valables de nos émotions. Vous n’avez pas non plus besoin de créer des œuvres d’art dignes d’un musée pour que votre art vous aide en période de conflit.

La clé est de reconnaître que nous vivons une expérience humaine, et l’art est l’un des moyens les plus puissants de l’exprimer. Mais pour nous remonter le moral, gérons nos santé mentale et prendre soin de nous, nous devons d’abord accepter que nous sommes, en fait, des artistes.

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Nous sommes tous des artistes

Il n’y a vraiment pas de temps plus créatif dans nos vies que l’enfance. C’est un temps libre et précieux où la créativité coule facilement et en abondance, mais elle est éphémère. On a dit à beaucoup d’entre nous, à un certain âge, qu’il fallait « grandir » et entreprendre des activités plus mûres – comme l’école, les carrières, la parentalité, etc. On ne dit pas à beaucoup de continuer à s’exprimer par la créativité.

Ça commence jeune aussi. Laura Parrott Perry, auteure et conférencière, pose depuis des années la même question aux élèves de la maternelle, de la troisième année et du collège : « Tous ceux qui sont artistes ici, levez la main. » Dans les classes de maternelle, presque tous les élèves lèvent la main. Dans les classes de troisième année, seulement environ la moitié lèveront la main. Dans les classes du collège, seuls un ou deux enfants lèvent généralement la main.

En grandissant, on nous dit – par nos proches et la société – que l’art n’est pas un exutoire mature. Il fut un temps où nous nous identifiions tous en tant qu’artistes et pouvions nous exprimer de manière créative, mais cela a changé quelque part le long de la ligne. Nous en sommes venus à penser que certains d’entre nous sont des artistes et d’autres non, mais la vérité est que nous sommes tous des artistes à notre manière. Il n’y a aucun prérequis pour être un artisteil n’y a pas de niveau d’expertise nécessaire ni de quantité de pratique.

De nombreuses études montrent que l’art aide les gens à entrer en contact avec leurs sentiments et à les exprimer. Que pensons-nous qu’il se passe lorsque nous verrouillons nos pulsions créatives et lorsque nous ne nous permettons pas de laisser échapper nos émotions ? On s’enferme, on se soigne, on évite. Et notre santé mentale se détériore.

Maintenant, plus que jamais, je pense qu’en tant qu’adultes, nous sommes appelés à nous souvenir de notre créativité et puiser dedans. L’art est la façon dont nous traitons, dont nous guérissons et dont nous nous préparons à ce qui nous attend.

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Utiliser l’art honnête pour traiter les émotions

Quand je dis à mes élèves de « le laisser sur la toile », je veux dire qu’ils peuvent exprimer pleinement ce qu’ils ressentent à travers leur art. Vous n’êtes pas obligé de créer de jolis œuvres d’art ou des œuvres d’art dignes d’une galerie. Vous pouvez créer un art qui reflète honnêtement ce que vous ressentez sur le moment.

Si vous avez été déconnecté de votre créativité pendant un certain temps, cela peut vous sembler étranger. Vous pourriez vous retrouver à essayer de reproduire des artistes que vous admirez ou simplement à essayer de faire quelque chose de « parfait ». Mais ce n’est pas l’art qui nous aide dans les moments difficiles. Soyez honnête avec vous-même et canalisez ce que vous ressentez vraiment dans votre art.

Es-tu triste? Êtes-vous heureux? Êtes-vous en colère? Frustré? Excité? La meilleure façon d’aborder l’art de manière thérapeutique est de exploitez vos émotions et les sentiments et utilisez-les comme carburant pour votre création.

Vous n’avez pas besoin de peindre comme Van Gogh ou de jouer de la musique comme Chopin. Vous n’avez pas à vous soucier de ce que les autres pourraient penser de votre création ou si elle vous rapportera de l’argent. Créez des choses uniquement pour vous-même, pas pour faire quelque chose pour les autres. Si nous devons utiliser notre art pour améliorer notre santé mentalecela signifie que nous devons dire la vérité – notre vérité.

Votre vérité et vos sentiments doivent non seulement être ressentis, mais être placés quelque part. Au lieu de les classer dans votre cerveau qui pourrait déjà se sentir sursaturé d’informations et de tâches, mettez ces sentiments dans votre art. Créer nous donne la capacité de mettre les sentiments non seulement en perspective mais en action.

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L’art comme point de connexion

L’art fait également plus que nous guérir individuellement – il nous aide à refléter nos émotions et nos expériences les uns aux autres. Pensez à la dernière fois que vous avez vu une œuvre d’art vraiment émouvante ou entendu une chanson émouvante. Cela vous a-t-il ramené à une époque et à un endroit où vous avez ressenti les mêmes sentiments ? Cela vous a-t-il fait vous sentir moins seul ? C’est le pouvoir de l’art.

Dans un monde qui valorise le progrès avant tout, nous oublions nos émotions ou les repoussons pour faire face à ce qui nous attend. Nous oublions ce qui nous rend humains jusqu’à ce que nous expérimentions quelque chose qui nous rappelle. Voir ou création artistique qui nous rappelle notre humanité nous donne la permission de partager des sentiments qui peuvent être inconfortables ou ostracisants. Bien que ce soit votre choix personnel de partager ou non votre art, le pur acte de création peut vous aider à vous sentir moins seul.

Et si vous décidez de partager cela avec d’autres, cela vous donne également la possibilité de trouver des personnes qui ressentent la même chose, qui avaient besoin de se sentir vues. Ces connexions peuvent guérir, et elles peuvent même nous sauver de manière inattendue.

Les stigmates de la santé mentale et de l’art

Le chemin créatif n’est pas le plus facile à suivre, surtout si vous n’êtes pas en contact avec votre propre créativité pour un moment. On nous a appris maintes et maintes fois que ce qui est socialement acceptable, c’est d’avaler les sentiments qui nous pèsent le plus. Cela se traduit par la stigmatisation que nous voyons autour de la santé mentale, ainsi que par l’inconfort que nous ressentons lorsque nous essayons d’exprimer nos difficultés.

L’art est un moyen de contourner tout cela. C’est une façon de briser ces stigmates, de nous exprimer en toute sécurité et de faire passer nos émotions à travers notre corps. Vous constaterez également qu’en ayant un exutoire créatif, vous disposez d’un outil qui vous aide à relever les défis au fur et à mesure qu’ils se présentent. Avec chaque nouvelle horrible que je vois, je me rappelle de l’apporter à la toile, où je laisse ces émotions se déplacer à travers moi et dans la peinture.

Chaque œuvre de mon art verra-t-elle le jour ? Non. Chaque pièce m’aide-t-elle à guérir un peu de moi-même ? Absolument. L’art est un outil plus que tout – un moyen de nous aider à nous retrouver et à guérir.