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Un cargo à énergie éolienne emmène la fusée européenne Ariane 6 vers son site de lancement

Un cargo à énergie éolienne emmène la fusée européenne Ariane 6 vers son site de lancement


Après de nombreux revers, l’Agence spatiale européenne a récemment annoncé que sa fusée de nouvelle génération, Ariane 6, serait devrait être lancé dans seulement six mois. En cas de succès, le lanceur lourd restaurera l’accès indépendant du continent à espace satellites.

Désormais, diverses pièces de la fusée, construites dans des usines à travers l’Europe, doivent être transportées à travers l’océan Atlantique pour être assemblées au port spatial de l’ESA en Guyane française. Ce territoire d’outre-mer est… pour l’instant — qui abrite le seul port spatial actif d’Europe.

Pour y parvenir, ArianeGroup, à l’origine de la fusée, a commandé la construction d’un navire sur mesure baptisé Canopée. La société affirme qu’il s’agit du premier cargo industriel hybride au monde propulsé par l’énergie éolienne.

En construction depuis six ans, le navire dispose de quatre énormes « Oceanwings » qui assistent les moteurs diesel lorsqu’ils sont en mouvement, réduisant ainsi la consommation de carburant d’environ 30 %.

Invention de la startup française AYRO, ces voiles entièrement rétractables s’étendent sur 37 mètres de haut et 11 mètres de large. Ils s’ajustent automatiquement en fonction des conditions de vent, maximisant ainsi la poussée.

Fabriquées à partir d’un matériau semblable à du tissu, les ailes ont subi des tests approfondis au cours des deux dernières années. Mais les voiles ont été véritablement mises à rude épreuve en novembre lorsque Canopée a réalisé son premier voyage transatlantique en emportant des pièces de la fusée Ariane 6.

La fusée Ariane 6 lors d’un incendie brûlant au port spatial de Kourou, en Guyane française, le 23 novembre. Crédit : Agence spatiale européenne

Capable de transporter 5 000 tonnes à 16,5 nœuds (30,5 km/h), Canopée est désormais de retour en Europe pour préparer son prochain voyage. Le cargo effectuera chaque année une douzaine de voyages de ce type entre les ports de Brême, Rotterdam, Le Havre, Bordeaux et Kourou en Guyane française. Son unique objectif est de transporter Ariane 6 et ses pièces de rechange non seulement avant le lancement mais tout au long de sa vie.

La combinaison réussie de la propulsion diesel et de l’assistance éolienne sur un cargo de cette taille (121 m de long et 22 m de large) constitue une avancée prometteuse dans la décarbonation du transport maritime industriel. À l’échelle mondiale, l’expédition représente 3% des émissions de gaz à effet de serre – plus que la totalité aviation industrie.

Mais le secteur est notoirement difficile à décarboner. En effet, la plupart des cargos d’aujourd’hui sont construits pour fonctionner au diesel et les alternatives comme l’hydrogène ou les batteries ne sont pas encore viables pour les distances que ces navires doivent parcourir.

Jusqu’à 90% des marchandises sont transportées par bateau et la demande augmente. Cela signifie que l’impact climatique du transport maritime ne fera qu’augmenter à l’avenir, à moins que des carburants plus propres ou des technologies à zéro émission ne deviennent des alternatives appropriées.

Airseas, spin-off d’Airbus, utilise un cerf-volant géant pour réduire la consommation de carburant des cargos. Crédit : Airseas

Aux côtés de carburants synthétiques comme l’ammoniac, l’exploitation de l’énergie éolienne est actuellement l’un des rares moyens d’assainir le secteur du transport maritime. L’un des plus grands avantages est que les voiles peuvent être installées sur les navires existants, éliminant ainsi le besoin d’en construire de nouveaux.

AYRO n’est en aucun cas le seul à chercher à tirer profit de la technologie du transport maritime propulsé par le vent. La société britannique BAR Technologies a également conçu des voiles géantes qu’elle appelle WindWings. La technologie a été adaptée à le cargo Pyxis Ocean qui a effectué une test réussi en route de la Chine vers le Brésil en août.

Ailleurs, la société suédoise Oceanbird a commencé plus tôt cette année la construction d’un ensemble de voiles de 40 mètres de haut et de 200 tonnes métriques qui seront installées ultérieurement sur le porte-voitures vieux de 14 ans, Wallenius Tirranna. Tandis que le spin-off d’Airbus Arches a développé un cerf-volant géant qui entraîne les navires, toujours dans le but de réduire la consommation de carburant et donc les émissions.






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